mercredi 2 mai 2012

Lauri Rapala


L'Histoire de Rapala : les 100 ans de Lauri Rapala

Un début Humble


Lauri Rapala est né en 1905 dans le centre de la Finlande. Cette région plate très boisée regorge de centaines de lacs, non loin de la en Laplande à la limite du cercle arctique les grands troupeaux de rennes parcourent le territoire. Les lacs sont ici très froids et les poissons comme les brochets, truites, perches et corégones ont une croissance lente.

A l’âge de sept ans, Lauri et sa mère Mari se sont installés dans la paroisse de Asikkala à soixante kilomètres de Helsinki. En s’incrivant dans le registre Sysma de la paroisse le prêtre oublia le nom Saarinen de Mari et y inscrit à la place le nom de leur village d’origine « Rapala ». En finlandais Rapala signifie « boue ».

Mari travailla
comme bonne et réparatrice de filets dans la maison de Santeri Tommola dans le village Asikkala de Sarkijarvi. Comme pour la plupart des enfants finlandais de cette époque, Lauri fût mis au travail dès que possible. Il n’y avait pas d’école à Sarkijarvi et pas d’autre soutien financier, la vie était donc faite de dur labeur manuel.

Au début des années 20, Lauri rencontra Elma Leppanen qui travaillait aussi comme bonne pour la maison Tommola. Le couple se maria en 1928 en emménagea chez les parents de Elma dans le village voisin de Riihilahti, ils y restèrent jusqu’en 1933.

Les premières années de mariage furent difficiles en raison de la crise économique européenne. La survie fut d’autant plus rude quand la grande dépression américaine frappa à son tour l’europe.

Dans ces années de pénurie Lauri travailla comme bûcheron l’hiver et comme pêcheur professionnel ou ouvrier agricole l’été. A la pêche Lauri posait des filets pour le corégone et des lignes de fond pour le brochet et la perche, les captures étant vendues au marché local. Lauri pêchait aussi la truite à la traîne avec un appât, trois truites pour plus de 4kg rapportait au marché l’équivalent de 2 semaines de travail à l’usine.

Le travail de pêcheur était rude et solitaire, cela éprouvait constamment Lauri, mais comme il le dit plus tard à ses enfants au moins il était “libre”.
" Notre père était un homme humble et bon” disait Risto le deuxième fils de Lauri. “Il aimait passer du temps au bord de l’eau. Mes meilleurs souvenirs sont ceux à la pêche, il faisait froid, le temps d’une pause nous retournions sur la berge afin d’allumer un feu pour se réchauffer et de manger les sandwichs préparés par ma mère. »
Lauri utilisait une ligne de traîne équipée d’un milliers d’hameçons, celle-ci était destinée aux perches et brochets. La ligne était traînée derrière une barque à rames appelée Soutuvene. Il fallait ramer 50km par jour, tous les jours, sauf lors des tempêtes. Les hameçons étaient eschés de vairons que Lauri capturait dans un lac de la forêt avoisinante.

D’après Risto, Lauri pêchait la truite avec une canne à pêche artisanale. Lors d’une touche, il jetait la canne par-dessus bord et la suivait à la rame jusqu'à ce que la truite se fatigue. C’est pour vous dire la valeur d’une truite.

Tout ce temps passé au bord de l’eau a permis à Lauri de réfléchir, d’observer la nature et le comportement des poissons. Il ramait doucement en regardant les bancs de vairons dans les eaux claires, jusqu'à ce qu’en un battement de cœur boum, un vairon disparaissait dans la gueule d’un carnassier vorace. Après de nombreuses années Lauri constata que quelque chose distinguait le vairon se faisant attaquer parmi un banc entier. Cette observation d’une nage ondulée légèrement décentrée d’un poisson blessé ou malade allait changer la vie de Lauri.

« Notre père comprenait vraiment la pêche », dit Risto. Il reconnaissait les relations entre la topographie des fonds et la localisation des poissons. Il apprit comment les poissons se nourrissaient et comment ils se déplaçaient d’une zone à une autre. Lauri comprenait aussi les effets de la météo sur la pêche.

Il pensait qu’un leurre pourrait l’aider à capturer plus de poissons et gagner plus d’argent. Un leurre bien fait éviterait aussi de constamment escher les lignes avec des vairons. Les vairons meurent, un leurre ne meurt pas. Alors Lauri tailla, coupa et forma du bois jusqu'à ce qu’éventuellement un leurre commence à prendre forme.

Lauri travailla dur, mais son désir initial de simuler un poisson malade échoua. Avec son ami Akseli Soramaki et un ermite local Pylvalainen habitant sur une île au milieu du Lac Paijanne, Lauri observa que son leurre n’avait pas la nage désirée d’un poisson blessé. Il continua d’expérimenter avec divers montages d’hameçons et de bavettes en tôle de gouttière. Finalement, en 1936 avec un couteau de cordonnier, une lime et du papier de verre il forma dans du bouchon son premier leurre adéquat. L’extérieur du leurre était recouvert de papier aluminium de barre chocolatée et de fromage emprunté chez le voisin. Le vernis n’étant pas disponible Lauri fondu du film négatif photographique afin de protéger la surface du leurre. Ce premier leurre existe encore de nos jours, il est noir de dos, doré sur les flancs et blanc dessous, tout comme les vairons du Lac Paijanne.

Une fois terminé le leurre fût traîné avec une ligne attachée au bout de son pouce afin d’éviter la perte du leurre. Il imitait si bien un vairon que les truites et brochets ne tardèrent pas à se jeter dessus. En histoire de pêche les deux jeune fils Risto et Ensio racontèrent que leur père Lauri alla jusqu'à capturer 300kg de poisson par jour avec le nouveau leurre.

Lauri Part en Guerre

La guerre éclate en Europe en 1939, la famille grandissante de Lauri se retrouva à court de tout. Heureusement, sa petite invention fonctionnait à merveille et lui permettait de ramener du poisson à la maison. Avec ses connaissances de la nature, il échangeât dans la confection des leurres le liège pour de l’écorce de pin. Il trouva l’écorce sur les sites d’élagage en grattant les souches. Certains propriétaires étaient surpris de voir quelqu’un arriver en demandant d’acheter l’écorce de pin sans vouloir le bois. Les pins les plus tordus se virent démunis de leur écorce enlevée centimètre par centimètre à la main.

Lorsque l’Union Soviétique envahit la Finlande, Lauri parti défendre sa nation. Quand les Nazis se sont mis en guerre contre les soviétiques, il a fallu changer le fusil d’épaule et de nouveau partir en guerre mais cette fois contre les envahisseurs de l’armée allemande.

Pendant les années de guerre le bruit a couru que les leurres de Lauri lui permettait ainsi que ses amis de faire beaucoup de poissons. D’après la légende contée par ses petits enfants, il eu un « boum » de promotion quand il prit à parti l’armée Finlandaise de prendre plus de poissons avec ses leurres qu'eux avec leur bâton de dynamite. Lauri captura 78 poissons dépassant de loin ses amis de l’armée avec leur pêche à la dynamite. Après six années passée à l’armée, Lauri pu enfin rejoindre sa famille.

Une Affaire Familiale

La demande pour les leurres de Lauri augmenta après la guerre. Les vacanciers d’été du Lac de Paijanne étaient fans de ses leurres, ce qui surprit Lauri car il ne pensait pas que quelqu’un puisse vouloir acheter son leurre. Les nouvelles par bouche à oreille du succès de pêche de Lauri et son leurre ont tôt fait de se colporter à travers la région.

En 1948, les quatre fils de Lauri; Risto, Ensio, Esko et Kauko devenaient des hommes émergents. Lauri leur a appris l’art de fabriquer le leurre Rapala et ils n’ont pas perdu de temps dans l’apprentissage. En particulier Ensio, qui lui réussit à gagner un concours national d’artisanat avec un leurre travaillé de ses propres mains.

Elma mobilisa toute son énergie aussi, elle conçut la boîte du leurre ainsi que le matériel promotionnel allant avec. Parce qu’elle savait lire, écrire et compter, elle gérait aussi les comptes en s’assurant que sa famille soit payée pour son dur labeur.
“La manufacture des leurres fut bonne pour notre famille », dit Risto. « En plus de nous donner du travail, cela a grandement contribué à souder notre famille, tout en nous apprenant des leçons dans la vie, surtout la valeur de l’honnêteté et du travail. »
Cette petite affaire de famille a aussi eu un impacte sur le village.

“Je crois qu’au début, personne ne croyait trop en Lauri”, dit Ensio. « Après tout qui pouvait anticiper ce que deviendrait cette petite affaire de famille ? » Cela n’était pas une entreprise respectable comme un bûcheron. Certains ont même dit qu’il était fainéant. Mon père n’a pas écouté les critiques et ne s’est pas fâché, il a fait ce qu’il avait à faire.

“Plus tard”, ajoute Ensio, “lorsque nous avons commencés à travailler avec Normark, il obtint du respect parce qu’il apportait du travail et de l’argent au village. »
L’apparition des machines outils a amélioré la qualité des leurres et l’efficacité de production. Le premier signe de mécanisation fut l’apparition d’une vieille machine à tourner équipée d’une bande de papier de verre. Cette machine nous aidait à dégrossir et polir les leurres. Ensio développa une scie circulaire et une scie à bande afin de créer des bases de leurres identiques.

“Nous avions chacun notre partie préférée dans la confection des leurres”, dit Risto. « Ensio aimait peindre les yeux, j’aimait coller le celluloid sur la surface et notre père aimait les former. Nous avions tous une grande fierté à accomplir notre travail .»

“Notre manière de se répartir le travail était très naturelle » ajoute Ensio » « Nous étions complémentaires dans nos compétences. Plus tard, quand il a fallu gérer l’affaire nous avons continués dans cette même logique. J’aimais m’occuper de la compta et de la prise de commande alors que Risto aimait gérer la production. Alors que la mécanisation faisait son entrée dans la manufacture des leurres, Lauri maintint une règle par-dessus tout – la précision.

« La clef de notre succès est la précision », dit Risto ; « Nous nous assurons que tout leurre reste fidèle à son modèle. Nous vérifions l’exactitude des mesures, parce que tout écart, même minime peut affecter la nage du leurre ».


Afin de s’assurer que tout les leurres sortant de production soient parfaits, Lauri insista sur un test systématique de chaque leurre dans un aquarium. Cela afin de vérifier que chaque exemplaire sans exception dispose de cette nage unique en poisson « blessé ». Lauri vérifia à la sortie chaque exemplaire avec son tampon d’approbation. En hiver les leurres étaient testés dans un bâtiment appartenant à une société de flottaison de billes de bois. En été Lauri et ses fils testaient les leurres le long des berges du Lac Paijanne dans les rapides de Kalkkinen.
Pour un certain nombre d’années les leurres étaient communément appelés “Wobblers” et étaient vendus dans des boîtes faites des mains d’Elma. Avec l’accroissement des ventes, il fallu recourir à des boîtes plus formelles et imprimées par un professionnel du métier.

Ironiquement, l’homme de clergé ayant donné le nom à Lauri Rapala était le patron de la maison d’impression des boîtes et suggéra à Lauri que le nom le plus approprié pour la boîte à leurre serait Rapala ; à ce moment là la famille manufacturait environ 1000 leurres par an.







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